La nuit espiègle
1 La paille
Ça ne sert à rien de faire du foin Quand tu es sur la paille Ça ne sert à rien de porter un toast Quand tu reçois un pain Ça ne sert à rien de tenir la chandelle Si tu as vendu la mèche Avale ta salive Ravale ta façade Attention les volcans brûlent les feux Et les piétons trinquent Au Parthénon, tu frises le ridicule Au Pirée ça ne fait qu’empirer A Alexandrie tu piques un fard Assis au milieu des momies Sur le matelas tu cherches les mythes Aphrodite, Athéna Avale ta salive Ravale ta façade Attention les volcans brûlent les feux Et les piétons trinquent Raconte-lui encore ton odyssée Perdu au fond des verres Dans quel dessein te confesser Toujours à ses genoux Tu t’es battu contre l’éphémère Battu contre les courants d’air Tu t’es battu contre l’éphémère Reviens quand tu veux 2 Pigalle
Comme une mygale à Pigalle Tu déjeunes frugal De fruits défendus Tu te défends d’avoir faim Mais tu reconnais qu’à la fin Les corps se creusent Priorité aux sens interdits Tu cèdes le passage A se damner les yeux devant Tant de beauté Comme une mygale à Pigalle Tu assures fatal Les rencontres éphémères Tu te piques à ce jeu Des animaux qui se cabrent Et tu cherches les failles Priorité aux sens interdits Tu cèdes le passage A se damner les yeux devant Tant de beauté Comme une mygale à Pigalle Tu arpentes égal Les trottoirs détrempés Et tu défailles létal De te perdre encore Aux figures du désir Priorité aux sens interdits Tu cèdes le passage A se damner les yeux devant Tant de beauté 3 Le temps de la chute
Sous l’aile prisonnière elle se frotte au crépuscule Elle lance la machine Elle sirote la chanson A l’âge ingrat de se battre Jamais elle ne remercie Le temps de la chute Elle fait chut du bout des lèvres Le temps de la chute Elle remarque les détails et la terre s’approche et les senteurs s’élèvent Mordre la poussière encore et encore Mordre la poussière encore et encore Loin des ondes Elle chavire un peu plus J’avais trouvé la raison J’avais compris la mission C’était là le désir Des arbres et des herbes Le temps de la chute Elle fait chut du bout des lèvres Le temps de la chute Elle remarque les détails et la terre s’approche et les senteurs s’élèvent Mordre la poussière encore et encore Mordre la poussière encore et encore Sous l’aile prisonnière elle se frotte au crépuscule Elle lance la machine Elle sirote la chanson A l’âge ingrat de se battre Jamais elle ne remercie 4 Maintenant
Le jour dérive comme La nuit sombre Et l’heure est venue De perdre le contrôle Maintenant s’accomplissent Les missions de la déraison Maintenant faillissent Les armées de promesses Admire encore une fois Le frémissement des corps Admire encore une fois Les gouttes de sueur Tu regrettes l’attitude Et tu loues l’altitude Tu empruntes la posture Que cessent ces simagrées Sans effort et sans peine Tu ravis la vision Des êtres chers Qui longèrent ta route Assis au crépuscule tu guettes Les animaux du sommeil Dans l’attente des griffes Dans l’attente des départs Et ce soir les flammes Te lèchent les mains Ce soir les flammes Te caressent le dos Et ce soir le soleil se couche Dans tes bras Ce soir le soleil se couche Dans tes bras 5 Il pleut
Il pleut et elle plut Elle plut tant et plus Que pleuve encore Le temps mauvais Ne lui importe plus Il plut et elle pleut Elle pleut des nuages Elle tambourine sur les toits Elle ruisselle le long des murs Vienne la pluie des jours heureux Vienne les averses de souvenirs Sur les visages réjouis Il se recueille devant la pluie Qui goutte entre ses mains Et il goûte à l’indifférence De ne plus se soucier de rien Il pleut et elle plut Elle plut tant et plus Que pleuve encore Le temps mauvais Ne lui importe plus 6 Le visage pâle
Le visage pâle, il s’évanouit dans la nature Le visage pâle, il disparaît en silence Il fait le fort sans avenir, Il fait le mort sans un soupir Le visage pâle, il écoute les indiens Crier crier sans réserve Dans quel but marquer des buts ? A quelle tribu payer son tribut ? Dans quel but faire le tri ? Suivez la flèche jusqu’aux indiens Faites diligence au fond du canyon Au signal aspirez la fumée Longtemps, longtemps il a cru Monter monter les chevaux à cru Longtemps, longtemps il a rêvé aux tatoos tabous des totems C’est promis promis fini les promesses C’est juré juré fini les jurons C’est couru fini les jupons On se cavale sans couverture On se cravache sans doublure Je me suis gouré, gouré pas la peine d’attendre Pas la peine d’attendre l’issue du match J’étais bourré, bourré, j’ai débourré J’ai débourré un cheval de retour 7 Pavane
Enfin enfant tu te pavanes parmi les défunts Enfin enfant on reconnaît tes mérites Téméraire le long des bras Tu te laves à la source des soupçons Jamais enfant tu n’as rêvé pareille ambition et tu tâtonnes enfant dans le noir sans savoir à quoi ressemble l’abandon Sur qui veiller désormais Enfin enfant tu te pavanes parmi les défunts Tu ériges enfin les sépultures Ici reposent émérites les corps et les âmes Assoupis avant l’heure Enfin enfant tu te pavanes parmi les défunts Pou preuve enfant de ton repentir Tu veux la mission ardente Tu veux mordre la fin du désir Enfin enfant tu te pavanes parmi les défunts et tu t’inventes enfant à la fin un destin 8 Le soleil des solitudes
On se lave les yeux au soleil des solitudes Trop de prédateurs rendent la vie sauvage Ici on courtise les éléments Mais on flirte avec le vide Maintenant tu as des renvois dans l’ascenseur Tu t’attends au vertige Tu t’attends au pire Mais tu tombes toujours de haut Toujours tu tombes de haut Toujours tu tombes le haut Tu lèves les sourcils, tu lèves les yeux et tu relèves la tête Facile de comprendre les raisons Facile de sentir l’éclosion Maintenant tu as des renvois dans l’ascenseur Tu t’attends au vertige Tu t’attends au pire Mais tu tombes toujours de haut Toujours tu tombes de haut Tu tombes le haut Tu entends le silence hurler dans ta tête Tu partages les révolutions manquées à genoux tu préfères ce que tu fais Tu préfères les quatre fers en l’air Maintenant tu as des renvois dans l’ascenseur Tu t’attends au vertige Tu t’attends au pire Mais tu tombes toujours de haut Toujours tu tombes de haut Toujours tu tombes le haut 9 Les formes primitives
On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives On nage dans le noir et on attend son heure Mais l’heure passe sans qu’on la voie On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives On questionne les amibes Et on ronge son frein A qui le tour de passer devant On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives On croise des cellules révolutionnaires Qui font exploser des bulles Dans leur Perrier On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives Du plancton entre les dents On jure ses grands dieux Des vertus de la destruction On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives On coule avec les messies Des temps nouveaux Qui prédisent la fin des temps On évolue au fond des gouffres Sous des formes primitives On s’endort sur les lauriers humides On rêve aux lendemains souriants Mais seule la boue nous attend 10 Les nuits douces
Tu te convertis au répit Tandis que de dépit Elle retient son souffle Tu te convertis à la tendresse Tu te convertis à recevoir les coups Vois-tu ce que tu vois Ce que tu vois s’évanouir Ce que tu vois est la brume du désir qui se dissipe Mais Les nuits douces tu suspends ton vol Au dessus des parcs au dessus des maisons Les nuits douces tu suspends ton vol Au dessus des parcs au dessus des maison Vois-tu ce que tu vois Qui se drape dans le mensonge Tu n’as pas le choix de choisir Mais tu choisis de ne pas choisir Ce n’est plus l’heure du repentir Juste l’heure de repartir Vois-tu ce que tu vois Ce que tu vois s’évanouir Ce que tu vois est la brume du désir qui se dissipe Mais les nuits douces tu suspends ton vol Au-dessus des parcs au-dessus des maisons Les nuits douces tu suspends ton vol Au-dessus des parcs au-dessus des maisons |
Paroles, musique, guitare, voix : Alain Galatis
Enregistrement : Pack, Royal studio, Lausanne Dessin : Dora Formica |