Paroles, musique, guitare, voix : Alain Galatis
Enregistrement, mixage, mastering : Christian Piquerez, Studio des Anges, Lausanne, avril-mai 2016
Illustration : Haydé
Dans les marécages du destin
L’alligator n’a pas le choix
S’enfoncer encore et encore dans la vase
Il cherche ce qui s’évade dans le noir
Ce qui s’évanouit d’effroi à sa vue
Celle qui se perd en explications
Pour ma défense, je demande l’éléphant
Le souffle coupé, la langue la première
Je monte aux barricades de jour comme de nuit
Je monte sur mes grands chevaux en principe, c’est un principe
L’alligator n’en peut mais
Il ne peut que ce que nature veut
Gratter les plaies noyer les chairs
L’alligator a tort
De déchirer les raisons
Il est toujours trop tard pour les tartares
Mes larmes sont celles du crocodile
Je passe outre les hémisphères
Je fais la loutre à l’envers
Extraterrestre sur ma comète
Même pas peur du noir
Extraterrestre sur ma comète
Même pas peur du vide
Ovni soit qui mal y pense
J’attends pour voir
Ovni soit qui mal y pense
Mais la soucoupe est pleine
On s’allie à la lie
On s’allie pour l’hallali
Mais on s’aliène les aliens
Qui déterre les mines ?
De quoi s’atterrent les terriens ?
Des fusées fusent
Les réponses faussent
Ovni soit qui mal y pense
J’attends pour voir
Ovni soit qui mal y pense
Mais la soucoupe est pleine
On se lie à la nuit
On se lie à perdre haleine
Mais on s’aliène les aliens
D’accord d’accord tu tombes
Tu tombes toujours d’accord
D’accord c’était pourtant un bel accord
C’était pourtant une belle suite une belle poursuite
A corps et à cris à corps et à cris
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Qui maintenant l’entourloupe de son affection ?
A quel parti elle adhère dare-dare ?
Qui prend le parti de la garder là-haut ?
Qui étreint ses lumières le soir venu ?
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Elle aimerait l’y voir au sommet de sa tour.
Là où les scrupules s’abandonnent
Là où les fantômes soulèvent le drap
Là où les fantômes s’unissent au diapason
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Elle était un peu partie
Elle est partie un peu plus
Dans les gares tu t’égares
Tu prends le train du quotidien
Sans destination, sans raison
Coincé au milieu des termites
Dans les gares tu te gares
Tu cherches la correspondance
Entre les causes, les effets
Tu partages le destin des termites
Dans les passages sous voies
Tu tâtonnes, tu cherches ta voie
Et tu piétines les raisons
Au milieu des termites
Mais tu ne sais toujours pas
Ce que tu fais parmi les termites
Tu ne sais toujours pas
Ce que fout un ermite chez les termites
Dans les ports tu regardes
Les lumières des navires
Et tu nages un peu plus
Dans l’esprit des termites
Dans les stations-services
Tu reprends du service
Tu fais le plein de certitude
Dans l’avenir des termites
Dans les aéroports tu erres
Tu as déjà atterri mille fois
En compagnie des hôtesses
Qui redoutent les termites
Mais tu ne sais toujours pas
Ce que tu fais parmi les termites
Tu ne sais toujours pas
Ce que fout un ermite chez les termites
Dernier matin, dernier chagrin
Tu tournes le dos à la misère
Tu mets l’accent sur la prononciation
C’est décidé tu arrêtes les artifices
A cette station tu te mires en apesanteur
Tu choisis l’orbite au fond de ses yeux
Tu lui fais le coup du carnaval à Cap Canaveral
Au cinéma elle te fait une scène pour un mauvais plan
Tu lui joues l’épopée épique des époques en toc
Tu tombes dans le vide des discours tu chutes dans les puits de sciences
C’est la folie des glandeurs
Ici on se voit ailleurs
Ici on se rêve tous les jours
A faire semblant à compter les heures
Dernier matin, dernier chagrin
Tu tournes le dos à la misère
C’est décidé tu arrêtes les sacrifices
C’est décidé tu arrêtes les sacrifices humains
Faute de combattants, faute de combats
Les hyènes s’arrêtent aux portes du désert
Mais leurs suppliques retentissent
Encore longtemps dans la nuit
Les hyènes ne connaissent pas la haine
Les hyènes ne connaissent pas la haine qu’elles inspirent
Tu te tords avec raison
Et tu reconnais tes torts
Mais les aveux sont forcés
Tu traduis la justice
Et le verdict tombe dans le sable
Les hyènes ne connaissent pas la haine
Les hyènes ne connaissent pas la haine qu’elles inspirent
Faute de combattants, faute de combats
Les hyènes s’arrêtent aux portes du désert
Mais leurs suppliques retentissent
Encore longtemps dans la nuit
Dans le train on s’est étreint
Tu as siffleras trois fois
Mais chien de garde
J’ai pas voulu
Tous les coups sont permis
Tu te fais ton cinéma
Tu vas finir
Prisonnière du dessert
Tu fais la moue toute la nuit
Tu émets des regrets, des soupirs
J’aimais bien les reflets
Chevauchées fantastiques
Tu dis brute, truand
C’est bon tu es lasse
D’attendre un retour
Sur la rivière de diamants
A Rio tu dis bravo aux indiens
Tu veux tourner avec l’Apache
Mais pour la scène du scalp
Ça Comanche mal
O.K. nous sommes quittes
Tu te charges du règlement
De compte avec la chorale
Je me charge de la revanche
Dans le train on s’est étreint
Tu as siffleras trois fois
Mais chien de garde
J’ai pas voulu
Tu es plutôt dur de la feuille
Tu es long à la détente
Tu n’as pas senti le vent tourner
Tu n’as pas vu venir les retours de manivelle
Entre les dents
C’était pourtant écrit en évidence
Qu’après le pire vient le pire encore
Bienvenue, Bienvenue
Je te souhaite la bienvenue
Bienvenue, bienvenue
Dans les temps obscurs
Fallait pas être devin pour le prévoir
Fallait pas être chien pour le renifler
Fallait pas être sorcier pour le vaudou
Pas besoin d’un mur pour foncer tout droit
C’était pourtant écrit en évidence
Qu’après le pire vient le pire encore
Bienvenue, Bienvenue
Je te souhaite la bienvenue
Bienvenue, bienvenue
Dans les temps obscurs
Où sont les circonstances atténuantes
Où sont passées les excuses
Où se planquent les explications
De ces noces de la déraison
Il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre
Toi tu es toujours pour ceux qui sont contre
Moi je suis toujours pour être contre toi
Au crépuscule tu te libères des convenances
Tu prends la pose dans la galerie avec tes cigarettes
Cela rameute les foules, cela émeute les solitaires
Attends je prépare le corridor humanitaire
Il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre
Toi tu es toujours pour ceux qui sont contre
Moi je suis toujours pour être contre toi
Depuis quand tu reviens sur ce qui s’est passé
Depuis quand ce qui est passé ne revient plus
Depuis quand est-tu passée sans revenir
Depuis quand de toi je ne peux plus me passer
Il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre
Toi tu es toujours pour ceux qui sont contre
Moi je suis toujours pour être contre toi
Tu erres dans les aéroports de ta mémoire
Tu rêves aux pilotes qui font l’avion avec une ligne
Et tu as l’air absente des hôtesses qui décollent
Toujours sur les mauvaises compagnies
Il y a ceux qui sont pour, il y a ceux qui sont contre
Toi tu es toujours pour ceux qui sont contre
Moi je suis toujours pour être contre toi
Tu passes ton temps à répertorier
Les vices d’une écrevisse
Tandis qu’elle bisque au coin du feu
Avec Omar et ses croutons
Tu aimerais tant méduser ta méduse
Mais le dauphin attend son massage
Repasse l’info à la bande de requins
Baignade interdite sans son aileron
Elle t’a pris pour un pingouin
À lui déclarer ta flamme en morse
Tu lances encore des invitations
Mais il y a de la friture sur la ligne
La baleine chante sous son parapluie
Tu fais semblant d’avoir la pêche
Mais tu ne trouves plus ses messages
Au fond de la bouteille
Le ton est donné mais fais attention
Au maquereau il va la mettre en boîte
Elle te dit qu’un anchois n’as pas le choix
Et que les sardines se serrent sur le banc
Le commandant costaud est sur le pont
Tandis qu’elle fait mousser le mousse
Elle préfère mariner avec les marins
que frayer avec le gratin
Tu n’as plus foi dans la morue
Tu sens que tu vas rater l’entrée
Où sont les corps qui chaloupent
Où est le salut sur les chalutiers
C’est vers les coquillages que dansent
Les poissons dans leur nage
Mais elle murmure dans son sommeil
Ça manque toujours de sel, marin !
Il fait semblant de faire semblant
Il fait semblant de croire aux faux-semblants
Il reconnaît le mauvais goût dans la bouche
Il reconnaît le mauvais goût du dégoût
Tandis que là-haut, là-haut, tout là-haut
Les divinités s’envoient en l’air
Il ne trouve plus l’air
Il ne retrouve plus la chanson
Maintenant il attend
Il attend les effets secondaires
Il boit ce qui est vain jusqu’à la lie
Et il lie connaissance
Avec les légions de la nuit
Les cohortes de l’ennui
Whisky pour les ouistitis
Vodka pour les koalas
Capitaine il y a une fuite dans le cerveau
Capitaine on fonce droit sur les glaçons
Tandis que là-haut, là-haut, tout là-haut
Les divinités s’envoient en l’air
Il ne trouve plus l’air
Il ne retrouve plus la chanson
Maintenant il attend
Il attend les effets secondaires
Sans te douter de rien
Comme ceux qui t’ont précédé
Tu souris à la nuit
Tu tombes et tu te relèves
Tu tombes et tu te relèves
Tu tombes et tu te relèves encore
C’était sans compter les allusions
C’était sans compter les illusions
C’était sans compter faire l’avion
C’était sans compter faire semblant
Dans les trous noirs de ta mémoire
Tu cherches la place de l’Etoile
Celle qui filait dans ta nuit
Tu tombes et tu te relèves
Tu tombes et tu te relèves
Tu tombes et tu te relèves encore
C’était sans compter la distinction
Sans compter l’addition
C’était sans compter les avirons
sans compter le panthéon
Sans te douter de rien
Tu souris à la nuit
Tu as beau tomber
Jamais tu ne nuis
A la nuit tombée
Jamais tu ne nuis
A la nuit tombée
J’ai fait le mur à Berlin
Et j’ai sauté sur scène à Paris
J’ai fait le porc à Amsterdam
Et j’ai fait la manche dans le tunnel
J’ai fait des tours, des détours
Toujours à rebours
Et j’ai raté mon tour
Mais maintenant c’est retour à la case départ
J’ai fait l’étranger au nez camus
J’ai fait le fantôme en Afrique
J’ai fait l’écrivain errant triste
en Levi-Strauss sous les tropiques
J’ai fait des tours, j’ai fait des passes
Et j’ai passé mon tour
J’ai fait des tours dans les impasses
Et j’ai fait des tours de passe-passe
J’ai perdu mon temps à bicyclette
J’ai perdu mon temps à ta recherche
J’ai raté la porte en prenant la sortie
J’ai raté ma sortie en prenant la porte
J’ai fait des châteaux de sable en Espagne
J’ai fait des châteaux de carte en Espagne
J’ai pris le bateau ivre
Et j’ai pris les ténèbres à cœur
Tout ça pour quoi ?
Tout ça pour qui ?
Tout ça pour ça !
Tout ça comme ça !
Copyright : Alain Galatis – Ezra Vaust
Contact : contact@chacalbal.com